dimanche 23 septembre 2007


J'ai passé une journée de folie. Je suis allée à White Plains, ville au nord de Bronxville, sur ma ligne de train, qui a la séduisante spécificité d'abriter non pas un mais 3 malls!!! J'avais des objets divers à acheter: baskets, chaussures de demi-saison, casque pour skyper confortablement, bougie parfumée...Avec Chloé, nous avons arpenté bravement "Galleria" et "City Center", essayé 10 futals et 150 paires de pompes...En vain! La problématique est la même qu'à Paris: les pantalons bas de gamme plissent au niveau de ma taille. Quant aux chaussures, j'ai bien senti qu'il était vain d'investir 55 $ dans des escarpins mini-mini-ouah-ouah puisque l'hiver me menace déjà. N'empêche, je ne vais pas passer directement des espadrilles compensées aux moon-boots! Solution: mes nouvelles super baskets de running, qui s'acommodent de la tenue la plus simple comme de la plus hip.

Mokie dans le Village

PS1


J'ai convaincu ma nouvelle (et presque seule) amie Mokie de m'accompagner à PS1 samedi dernier. Bien qu'habitant New York depuis plusieurs années, elle n'était jamais allée dans le Queens n'ayant pas la patience de passer l'East River qui le sépare de Manhattan (en métro cela s'entend). PS1, situé à Long Island City, participe au pouvoir d'attraction du Queens, boroughs en qui certains voient le nouveau Brooklyn. Le bâtiment est une ancienne école publique du XIXe siècle reconverti en espace alternatif voué à l'art contemporain. Juste à côté se trouvent des "graffitis walls" conséquents. D'abord indépendant, PS1 est désormais lié institutionnellement au MOMA, ce qui réduit certainement son pouvoir de subversion (les "boards" ou conseils d'administration des grands musées américains, composés des riches donateurs, ont toute puissance sur la direction artistique).
On entre dans le musée par une grande cour où se trouvent actuellement des guirlandes roses fluos et de grands hamacs bleu. J'ai trouvé ça acueillant et décoratif mais trop trivial pour que je prenne la peine de me renseigner sur l'artiste (car oui, c'est certainement une oeuvre d'art).
A l'intérieur, plusieurs expositions cohabitent.
Je retiens la rétrospective de Peter Young, qui dans les années soixante et soixante-dix s'est consacré à la peinture abstraite. Il évolue de toiles blanches sur lesquels s'alignent d'épais points de peinture - tendance recherche optique hallucinée - vers des essais bleus et or évoquant la voie lactée (à mon avis, certainement pas du sien. )
PS1 expose actuellement plusieurs oeuvres de Tunga, artiste brésilien. Dès l'entrée, on achoppe sur A la lumière des deux mondes. Il s'agit d'une installation composée de filets noirs retenant un squelette et des crânes fac-similé or et noir, un peigne, ainsi que des cannes (?!) en fer. Le mélange d'objets symboliques et domestiques évoque les pratiques vaudou. Monumentalisées.
J'ai beaucoup aimé la vaste salle qui lui est consacré au deuxième étage. Laminated Souls (2006) est une sorte d'installation mobilière animée. C'est à dire: des panneaux de verre, des vivariums, des épingles et des ailes géantes, une bande-son, des lames clignotantes. Chaque élément est familier, signifiant, mais pris dans ce désordre il semble absurde et critique.
J'ai découvert le vidéaste Victor Alimpiev. Sa vidéo Summer Nightingale (2005) montre un groupe de gens silencieux qui accomplissent ensemble des gestes et des rites sur une musique de Malher. C'était pas mal mais je préfère ne rien en dire plutôt que de dire des bêtises.