mercredi 28 novembre 2007

La skyline de Chicago





Le centre ville de Chicago s'appelle the Loop. Il est constitué de gratte-ciel plus ou moins hauts qui forment un environnement très dense. Quand on s'y promène, on s'y sent un peu opressé. Les rues sont sombres et le vent s'y engouffre. De loin, ces buildings dessinent une skyline très élégante. L'observatoire qui se trouve au sommet de la Sears Tower offre un autre très beau point de vue.
C'est une des tours les plus hautes du monde. Elle a été détrônée par les tours Petronas de Malaisie et Taipei 101 à Taïwan - mais tout dépend de la façon dont on mesure la hauteur du gratte-ciel, incluant les antennes ou non, prenant comme critère le dernier étage habité...
La visite de la Sears Tower, du nom d'une grosse entreprise de quincaillerie/bricolage, est un des tops touristiques. Le flux des visiteurs y est parfaitement maîtrisé. Il faut patienter sans cesse d'un ascenseur à l'autre, d'une queue à l'autre. Un petit film obligatoire exalte le triomphe de Sears et des architectes Owen and Merrils, ainsi que leur amertume d'avoir perdu le record mondial. L'observatoire est décevant car il est vitré, et les vitres sont sales.

Oak Park







Clotilde et moi avons séjourné dans la famille de Tim, un ami de Sarah Lawrence, à Oak Park. C'est une banlieue cossue à l'Ouest de la ville, bien reliée par le métro. Hemingway y a grandi. Il est certain que son oeuvre s'est construite en réaction à l'esprit très étroit et religieux d'Oak Park en ce temps-là. Désormais, Oak Park est très majoritairement démocrate et écolo, plus aucun génie littéraire n'y verra le jour (à part Tim évidemment).
Oak Park abrite aussi l'ancienne demeure et bureau de Frank Lloyd Wright, l'architecte américain fondateur du style Prairie et de bien d'autres inventions formelles et conceptuelles. En visitant son atelier et le quartier voisin, on apprend que Frank Lloyd Wright a rompu avec le style victorien, tout en verticalité, au profit de maisons horizontales qui épousent le plat de la plaine de l'Illinois. L'ancrage des maisons dans le plan du sol est renforcée par des charpentes et des gouttières épaisses, ainsi que par des "rubans" de fenêtres ornées de motifs tantôt végétaux, tantôt géométriques. Par ces nombreuses fenêtres et un jeu d'ouvertures complexe, Frank Lloyd Wright entend supprimer la frontière entre l'extérieur et l'intérieur de la maison. La façade doit refléter l'organisation intérieur de l'espace. L'intérieur est entièrement pensé, depuis la disposition des pièces en passant par les meubles jusqu'aux tenues de la maîtresse de maison si celle-ci n'a pas assez de goût. Certains fauteuils à l'architecture très élancée et rigide n'ont pas l'air du tout confortables. Le style prime avant tout. Les maisons Wright d'Oak Park ont été construites au début de sa carrière. Elles sont encore très traditionnelles tout en reflétant l'émergeance du style Prairie.
Nous avons également visité Robie House, autre maison conçue par Wright, aux abords du campus de l'université de Chicago. Durant toute la visite, le guide n'a cessé de souligner les défauts de conception de la maison: elle est glaciale en hiver, les eaux de pluies gèlent sur le balcon... A la fin, j'ai pris mon courage à deux mains pour demander naïvement pourquoi malgré toutes ces erreurs qui rendent la maison inhabitable, Wright est considéré comme un grand architecte. Le guide a pris ma question comme une insulte personnelle.

Deep dish pizza



Chicago se découvre aussi en mangeant. La "deep-dish pizza" est une pizza à la pâte très épaisse dont la consistance ressemble plus à celle d'une quiche que d'une pizza italienne à pâte fine. Il y a une quantité de fromage fascinante et le tout est pas mal du tout. C'est le plat idéal pour survivre dans le rude climat de la ville. Je sais désormais que les pizzas hut et autre domino's ne sont que de mauvaises imitations de la pizza de Chicago.