samedi 15 septembre 2007

Une nuit dans Midtown


Je n'aime pas trop l'idée de devoir faire le trajet de nuit de la station de Bronxville jusqu'à chez moi. C'est censé ne pas craindre du tout mais comme je ne connais pas le coin, je m'y sens comme sur des sables mouvants. Bruno trouvait ça dommage que je rentre avant la nuit, qui tombe très tôt. Il m'a donc réservée une chambre à son hôtel et j'ai été surclassée! Je me suis retrouvée dans une chambre pour famille ou coupe échangiste : deux lits deux places, une cuisine équipée, un coin salon avec canapé, un clavier d'ordinateur et une prise internet, une grosse télé...Elle était vraiment vraiment grande. La photo gomme la profondeur, ne vous y fiez pas. L'hôtel était au coeur de midtown, le quartier où siègent les entreprises. Je me suis vraiment prise pour une working girl! Quand Bruno m'a accompagnée à Grand Central le matin pour que je prenne mon train, la rue grouillait déjà de costumes et tailleurs pantalons tenant leur regular coffee dans une main et leur cell phone dans l'autre!

Dîner dans East Village




L'East Village, situé dans le Lower Manhattan, est un quartier qui acueillit autrefois les immigrés puis les marginaux. Il avait fort mauvaise réputation. Aujourd'hui, c'est un des lieux les plus sympas de New York. S'y trouvent les restos, les bars et les boutiques de fringues les plus désirables. Nous avons dîné dans un bar à nouilles japonais apparemment très prisé des authentiques New-Yorkais. Il me restait de ma mixture nouilles/petits pois/algues/oeuf poché/cornichons, et comme j'ai encore du mal à me nourrir au Sarah Lawrence, j'ai demandé un doggy bag. J'en étais très satisfaite mais je l'ai oublié dans le frigo géant de l'hôtel (voir message suivant, ça mérite un paragraphe!).


Un truc vraiment sympa à faire à New York, et que tous les guides recommandent, est de prendre le ferry gratuit jusqu'à Staten Island, un des Boroughs de NY. Le trajet aller dure 25 min et permet une vue imprenable sur la skyline de Manhattan et la statue de la Liberté. Pour renter on est bien obliger de se fader le trajet dans l'autre sens. On peut alors se distraire en observant ceux qui prennent le ferry pour de vraies raisons (ils habitent à Staten Island) et les touristes (nombreux à posséder le guide du routard!).

Tour guidé en bus



Bruno, qui vient tout de même du Japon et travaille beaucoup et n'avait qu'une journée pour visiter Manhattan, a eu l'idée de faire un tour guidé de downtown en bus. Nous avons beaucoup roulé et vu peut-être plus de choses que quand on va d'un point à un autre en métro. Mais les commentaires étaient assurés par des jeunes Américains vociférant dans le micro. Je ne comprenais que la moitié de ce qu'ils disaient mais je sais que c'était des ploucs. J'en ai tout de même profité pour faire des photos de Times Square, un des lieux les plus photogéniques de Manhattan. On est ressorti de cette virée à bout.

Déjeuner au Waldorf Astoria




Jeudi dernier, j'ai retrouvé mon oncle Bruno de passage à Manhattan après une réunion à Boston. J'ai voulu lui montrer la beauté de l'austère façade du Waldorf Astoria, palace Art déco fréquenté par la jet-set. Il est situé sur Park Avenue au coeur de midtown. Il a proposé que nous déjeunions dans un des restaurants de l'hôtel situé dans le lobby, absolument magnifique, qui a servi de décor à Gatsby le Magnifique et Hannah et ses soeurs entre autres films. Nous avons très bien mangé - le chef est français.

mercredi 12 septembre 2007

DENREES


Le mall de Yonkers


Le campus du SLC s'étend entre Bronxville, petite ville très posh, et Yonkers, beaucoup plus populaire. J'habite à Hill House (le joli bâtiment en briques à l'arrière-plan), dans une résidence où cohabitent étudiants et simples habitants. Elle se trouve à l'extrémité du campus qui touche Yonkers. Un des avantages de cette location est la proximité du Campbell Sport Center (je n'ai fait que m'inscrire pour le moment!) et du mall de Yonkers. Il regroupe Gap, Old Navy, Macy's, Sears (une enseigne de bricolage), un multiplex...et surtout Super Top Shop, supermarché de base. Je l'ai exploré aujourd'hui en profondeur car je voulais m'équiper en denrées alimentaires. Or, il y a beaucoup de produits divers dans Super Top Shop: des soupes aux haricots rouges avec de la crème, des pops tarts ;-), du faux beurre, 195 sortes de chips différentes, 25 marques de mayonnaise, des bidons de ketchup, du bicarbonate de soude, du steack haché vendu en paquet de 3 kg...mais rien de ce que je cherchais. A savoir du potage de champignons déshydraté, de la sauce tomate sans sucre, du parmesan frais, des yaourts allégés à la vanille vendus par douze.

mardi 11 septembre 2007

Richard Serra, Sculpture: Forty Years


Je suis bien contente d'avoir vu in extremis la rétrospective de Richard Serra au Moma, qui s'est achevée hier, lundi 10 septembre 2007. Je n'avais jamais vu autant d'oeuvres de l'artiste réunies. Dans le Abby Aldrich Rockfeller Sculpture Garden, au RDC, sont présentées Intersection II (1992-93) et Torqued Ellipse IV (1998). Ce sont de hauts panneaux incurvés en acier qui fonctionnent comme des corridors que le visiteur traversent. Ces oeuvres, qui modifient notre perception de l'espace, témoignent de l'importance que Serra confère à l'inscription de la sculpture dans un lieu - la rouille qui les gagne est bien le signe de leur lien - physique et metaphysique - à l'environnement naturel. Au deuxième étage se trouvent trois nouvelles sculptures de Serra: Sequence, Band et Torqued Torus Inversion (2006). Elles sont constituées de panneaux en acier "weatherproof" couleur rouille, incurvés horizontalement et verticalement. Ils s'imbriquent les uns dans les autres au point de donner l'impression d'être une seule structure labyrinthique monumentale dans lequel le spectateur déambule et éventuellement se perd. La simplicité du motif, répétitif, évoque les constructions celtes dont les significations ne seront jamais établies. On sent que Serra s'est concentré sur des questions essentielles. Devant cette épure, le spectateur prend conscience de ce qui fait la sculpture: le matériau, l'inclinaison, le poids, la ligne...Le résultat est à la fois très évident et très pensé. Il est le fruit des nombreuses expérimentations menées par Serra dans les années soixante, à partir de matériaux tels que le plomb, le caoutchouc, l'acier et de concepts plastiques comme la courbe, le plan, l'épaisseur. Elles sont présentées au sixième étage du musée. Tour à tour, Serra roule, écrase, plie, brûle, range, penche, raccourcit. Ce faisant, il radicalise et renouvelle l'idée même de sculpture. Les oeuvres, qui ont tendance à s'étaler comme un flux, semblent un peu à l'étroit dans les espaces verticaux du Moma, qui s'insère tout juste entre les grattes-ciels de Midtown. On pourrait aussi imputer ce défaut d'espace à la foule, aussi dense dans le musée que dans les magasins voisins de la 5th Avenue!

lundi 10 septembre 2007

De Little Italy à Nolita



Vous avez bien le droit de vous régaler comme moi des vues pittoresques de Little Italy. En vérité, le quartier n'a plus rien de bien authentique. On n'y trouve que des épiceries italiennes et de nombreux restaurants qui étendent tellement leur terrasses qu'il n'y a plus de trottoirs. Il paraît que désormais les quartiers italiens sont Bensonhurst à Brooklyn et Belmont dans le Bronx. Au fur et à mesure que l'on remonte Mulberry St., l'alimentaire laisse place à des boutiques de mode branchées. C'est le signe qu'on a quitté Little Italy pour Nolita, frange du quartier italien...hipster! J'ai pensé aux bêtes de mode de ma connaissance qui se seraient damnées pour ce magnifique manteau blanc cintré aperçu dans une vitrine. Moi ça ne m'intéresse pas ;)

Squirrel


L'écureuil est la mascotte de Sarah Lawrence. Il y en a partout sur le campus, notamment en train de faire des acrobaties sur les gros fils électriques qui pendent au-dessus de nos têtes. Mais ce "squirrel" là est de Manhattan. Je continue de m'arrêter souvent pour les contempler d'un air ahuri mais ça ne durera pas.

The Cheat


Hier, j'ai souscrit la carte étudiante du Moma. Elle m'a coûtée 50$, bien plus que les 22 euros que demande le Centre Pompidou pour le même type de laissez-passer. Elle me donne droit à des entrées gratuites au musée et aux cinémas. Lost in translation était programmé, mais j'ai choisi de voir The Cheat, film de 1915 produit par Cecile D.Demille, muet (quelle aubaine!). La bande-son était assurée par un pianiste de chair et d'os (ce que je n'ai remarqué qu'à la fin...c'est vous dire si la climatisation me bouleverse!). Alors que le musée grouille de touristes, j'étais bien sûre de me trouver alors au milieu de Manhattaniens purs et durs. The Cheat met en scène une jeune épouse dépensière qui n'est pas prête à renoncer à ses élégantes tenues en attendant que les investissements de son "stockbroker" de mari payent. Ayant perdu 10 000 $ que la Croix-Rouge lui avait confié, elle les emprunte à un riche homme d'affaire birman, Arakau, en échange de quoi elle devra céder à ses avances. Mais elle refuse de tenir sa promesse...Arakau la marque au fer rouge. On tient donc là le canevas de Proposition indécente mais rendu avec une très grande intensité. Réduits au silence, les acteurs s'expriment par des expressions sans équivoque - langage que renforcent les jeux de lumière et le piano. Cette pause morale m'a redonnée mes repères - même aux US je ne détournerai pas d'argent.

Break


Là, je regarde Chloé qui me prend en photo dans Washington Square. Nous nous sommes posées un bon moment dans le Village - quartier cerné par la politique immobilière de New York University qui rachète peu à peu tous les bâtiments du coin. En mangeant notre falafel (nettement moins bon que ceux de la rue des Rosiers) nous avons scruté les New Yorkais en week-end. Beaucoup viennent ici manger sur le pouce et promener leurs chiens, qui sont tous peu ou prou de la même race - un accessoire de mode en somme. Des enfants se baignent dans la fontaine. Des musiciens avaient même traîné leur piano jusqu'ici pour improviser un petit concert de rock vintage. Bref, un chouette moment.