vendredi 4 janvier 2008

Décorations de Noël





Un talent qu'il faut reconnaître aux Américains. Le sapin du Rockfeller Center n'est pas si grand que ça. En revanche, le soin qu'apporte chaque particulier à la décoration de sa façade ou de son jardin est épatant. C'est un florilège de guirlandes électriques et de figures allumées. Dans le hall de l'immeuble où nous habitions dans le Queens, il y avait cette petite installation musicale mettant en scène une ville à Noël. Elle n'a cessé de nous réjouir. La photo du milieu montre Bloomingdales. Sa parure dense et dorée met assez bien en valeur la façade art déco du bâtiment. Quant à la Sainte Famille, elle coulait des jours heuerux à Brooklyn (je soupçonne Paul Auster). Aujourd'hui, elle doit avoir plié bagage. Car s'il y a une chose encore plus fascinante que la débauche de décorations dont les Américains font preuve à Noël, c'est la promptitude avec laquelle ils s'en débarassent!

Veniero's


Un café italien dans l'East Village qui est l'une des plus anciennes pâtisseries de Manhattan. Un plafond tiffany, des gâteaux crémeux et des glaces dont la carte vante le caractère italien: crémeuses, onctueuses, pas très glacées. L'occasion de faire le point sur une question importante: je préfère les glaces américaines!

Sunglasses / La lumière d'hiver

Images du bonheur familial...


Et l'occasion de commenter le métro new yorkais: il n'est vraiment pas très commode! Je maudissais le métro parisien, mais sachez qu'il est vraiment très pratique! Son avantage est qu'il fonctionne 24 h/24. Mais le réseau est essentiellement constitué de lignes qui descendent du nord au sud. Quelques lignes transversales et un shuttle permettent de passer d'est en ouest à quelques points de la ville mais cela prend du temps. Il faut aussi prendre garde à la distinction train local/ train express (tous les trains ne s'arrêtent pas à chaque arrêt), et réfléchir à deux fois avant de s'engouffrer dans une bouche de métro (certaines mènent à un quai desservant uptown, d'autres downtown). De plus les stations sont rares!
C'est surtout pour cela que les New Yorkais marchent beaucoup. L'architecture et les passants fascinants ne suffisent pas à motiver des randonnées urbaines par -9°C!... Et Dieu sait que j'en ai fait, que nous en avons fait, que vous en ferez (j'espère!). Je crois qu'il existe une catégorie de New Yorkais qui ne prend jamais le métro et utilise exclusivement des taxis. J'imagine que la perception de la ville en devient bien différente...mais je ne peux qu'imaginer! Grâce à ce réseau de transports imparfait , New York me semble toujours comme une longue lande sans cesse changée mais apprivoisée par ce corps à corps entre le bitume et mes boots!

mardi 1 janvier 2008

Ellis Island



Quatre mois à New York et première visite à Ellis Island, une fois de plus grâce à la curiosité toujours en éveil de ma famille. Il y a deux jours, la queue serpentant à travers Battery Park depuis le guichet nous avait découragé. Aujourd'hui, premier janvier, la gueule de bois et la pluie battante semblent avoir eu raison de nos concurrents. Nous avons donc attendu une une petite heure dans Castle Clinton pour obtenir les billets nous donnant accès au ferry menant à la Statue de la Liberté et au musée d'Ellis Island. Nous ne sommes même pas descendus du bateau pour faire le tour de la statue de la Liberté. Maintenant que les mesures de sécurité post onze septembre interdisent de monter plus haut que son socle, elle a perdu toute séduction.
L'attrait d'Ellis Island, groupe de bâtiments rouges et gris posés platement sur l'île voisine, est aussi intérieur que la statue est exhubérante. Entre 1890 et 1920, toutes les personnes désirant émigrer aux Etats-Unis devaient passer quelques heures voire plusieurs semaines à Ellis Island pour passer un contrôle administratif et financier. Le musée retrace ces étapes ainsi qu'une histoire de cette tranche très segmentée l'immigration américaine. Intitulé "Immigration Museum", le musée ne traite que des moments passés et cicatrisés de l'histoire de l'immigration américaine. Il contourne les difficiles questions de l'arrivée des esclaves africains et de la récente immigration mexicaine.
Reste que le lieu possède une aura qui amène le touriste, émigrant temporaire qui retourne à Ellis Island depuis le sol new-yorkais, à réfléchir tout seul à ce qu'implique quitter son pays et sa culture pour l'idéal ambigu et les richesses nébuleuses des Etats-Unis. Je me suis à mon tour demandé dans quelle mesure suis-je venue étudier ici sous l'effet d'une croyance antique, le mythe américain?

Tribute WTC Visitor Center



J'étais plusieurs fois passée près de Ground Zero, cette grande fosse en construction, avec plus ou moins d'émotion. Mais ma mère, mon père et ma soeur abordent les sites avec beaucoup plus de méthode. J'ai découvert le Tribute World Trade Center Visitor Center, petite galerie conçue pour la mémoire des victimes des attentats du onze septembre, située sur Liberty Street. On n'y trouve aucune référence à l'histoire précise des évènements, ni la moindre mention d'Al-Qaida et du contexte géopolitique. La visite commence par un montage de vidéos ambiance années quatre-vingt illustrant les témoignages nostalgiques de gens affirmant que le World Trade Center était une espèce de communauté de travail idyllique où on allait travailler le coeur léger. S'accumulent ensuite des témoignages écrits et sonores des victimes parvenus depuis les tours juste avant qu'elles s'effondrent ou donnés par leurs proches après l'attentat. Un mur entier est couvert des annonces de "missing person" conçues par les familles des victimes, qui emplissaient New York il y a encore quelques mois paraît-il. Le tout est scénographié de façon à arracher des pleurs aux Américains comme aux étrangers - et l'horreur et la tristesse de l'évènement sont très réelles. L'émotion est privilégiée au dépend de l'information. Au sous-sol, les visiteurs sont invités à laisser une note expliquant comment leur engagement civil et leur conception du monde ont changé depuis les attentats du onze septembre. Le musée omet toute référence autre que morale ou abstraite à l'après onze septembre. A travers la voix des témoins et des visiteurs, il affirme le refus de laisser cet évènement noircir l'avenir et le bonheur simple d'être Américain.