samedi 26 janvier 2008

El Museo del Barrio


El Museo del Barrio est situé dans Spanish Harlem, sur la 5th Ave., entre la 104th et la 105th St. En sortant de la bouche de métro j'ai trouvé le quartier vraiment lugubre et inquiétant mais le musée est situé en face d'un jardin botanique enclavé dans Central Park (juste à côté du Museum of the City of New York, avis aux amateurs) où de jeunes couples poussent des poussettes (ils déménageront bientôt dans le New Jersey). J'y suis venue un dimanche matin et une longue file d'attente s'était formée à l'entrée, ce qui m'a prise au dépourvu. Je ne pensais pas que l'art portoricain déplaçait les foules à New York. D'autant plus que les visiteurs n'avaient pas la même dégaine que les touristes ou les retraités proprets habitués du MoMA. En fait, il s'agissait de gens du quartier qui attendaient de récupérer des tickets le "Three Kings'Day Concert", spectacle gratuit accompagné de surprises (un buffet gratuit Dunkin'Donuts entre autres.)
Ce petit évènement explique à lui seul la nature et le fonctionnement du musée, qui a été crée en 1969 à l'initiative d'éducateurs, d'artistes portoricains (notamment Raphael Montanez Ortiz) et d'activistes d'East Harlem dans le but de préserver et de transmettre l'héritage culturel de leur communauté. Raphael Montanez Ortiz organisa la section "Puerto Rican Art Workers" au sein de l'"Art Workers Coalition" qui dans les années 60 protestait contre les politiques élitistes des musées et pour l'inclusion d'artistes femmes, noirs et portoricains dans les collections et les expositions des grands musées, en particulier du Met. El Museo del Barrio est né comme une réponse à cette revendication.
Lors de ma venue, la collection d'art portoricain n'était pas visible. En revanche, j'ai visité l'exposition "El Museo Biennal: The (s) Files 007 "qui montrait les travaux de jeunes artistes sud-américains ayant envoyé spontanément des propositions au musée. J'ai trouvé la qualité de l'ensemble remarquable mais je n'ai malheureusement pris ni noms ni photos. J'ai abordé les oeuvres avec autant de plaisir et de décontraction que si un ami me montrait son travail, au milieu des gardiens rigolards et bavards.
Ce musée se pense avant tout comme un lieu d'éducation de la communauté et le calendrier annonce un programme très riche de discussions entre artistes, commissaires et visiteurs. Cependant, les revendications anticapitalistes des années 60 semblent loin: à divers moments de la visite il est rappelé que l'entrée gratuite au musée est rendue possible grâce à la MetLife Foundation (une compagnie d'assurance).

1 commentaire:

Clémence a dit…

à quand un lecteur radioblog sur ce blog?