samedi 26 janvier 2008

The New Museum of Contemporary Art


The New Museum of Contemporary Art a ouvert ses portes le premier week-end de décembre en invitant les visiteurs à découvrir gratuitement son nouvel espace sans interruption du samedi 10h au dimanche 22h. L'opération était financée par Target, sorte de Castorama américain. Le logo était si présent sur le site que j'ai d'abord cru que c'était le nom de la nouvelle expo. Fondé en 1977 par Marcia Tucker, une conservatrice du Whitney Museum démise en raison de ses expositions trop polémiques, et grâce à l'aide de la philantrope Vera List, The New Museum était un lieu dédié aux artistes vivants et aux questionnements soulevés par leurs pratiques. De nombreuses expositions ont marqué son histoire "Bad Painting", "Bad Girls", etc. Des poubelles furent jetées à travers ses fenêtres en réponse à "Have You Attacked America Today?" qui présentait entre autres un kit pour brûler soi-même des drapeaux américains. Le lieu s'est peu un peu institutionnalisé, quittant les locaux gratuits de la New School pour SoHo.
La nécessité de construire un nouveau bâtiment devait lui donner l'occasion de renouer avec sa vocation alternative. Le musée a choisi de s'installer sur Bowery, dans le Lower East Side et à deux pas de Chinatown, anciennement une des rues les plus mal famées de la ville et encore aujourd'hui une de ses artères les moins attrayantes. En vérité, le bâtiment se trouve au bout de Prince Street: il n'a pas vraiment quitté SoHo. Cependant, son architecture exprime un désir de renouveau. Il a été conçu par le cabinet d'architectes japonais Sanaa. Il se présente comme un assemblage de blocs blancs pas très bien empilés. La texture de la façade est très originale: lisse et blanche, recouverte d'un grillage rugueux. L'installation lumineuse d'Ugo Rondinone, "Hell, Yes!" accrochée sur la façade accueille les visiteurs.
Les étages sont de hauteurs et de surfaces différentes, ce qui permet une certaine latitude dans les choix d'exposition. Ce décalage a aussi permis aux architectes de glisser entre le quatrième et le troisième étage un escalier raide et étroit qui dessine une belle perspective, ainsi que de petites cachettes secrètes, petites cellules qui accueillent certaines installations remarquables. Les murs sont blancs (quand les oeuvres ne se sont pas répandues dessus), le sol est gris, en béton craquelé. Nous ne sommes pas dans une esthétique du "white cube" mais dans un décor qui affiche son désir de s'effacer et de se moduler au gré des oeuvres.
Rhizome.org, une plate-forme de blogs dédiée à la création, la présentation et la critique d'oeuvres d'artistes émergents utilisant les nouvelles technologies, s'est affilié au New Museum. Cette collaboration témoigne je le crois de la volonté de renouer avec la vocation intiale du lieu: exposer l'art actuel, certes, mais aussi décrypter les enjeux de la culture contemporaine.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Chinatown... Berk. Kayafrouss

Clémence a dit…

Tu ne dis pas que le café latte est hors de prix mais les cookies excellents.

Clémence a dit…

http://www.lemoutondenis.com/?p=1024

Grand Central

Anonyme a dit…

il faisait nuit noire quand j'y suis allée, je n'ai même pas vu de loin le bâtiment entier et pas soupçonné sa beauté ("de cubes blancs pas très bien empilés")
Rhizome, eh bien, revoilà du réseau.