dimanche 3 février 2008

The Drawing Center





Le Drawing Center, organisation à but non-lucratif, a été crée en 1977, alors que certains acteurs de l'art, artistes et curateurs, cherchaient ensemble des façons de créer et d'exposer les artistes exclus du sytème marchand et institutionnel. A chacun sa cause: les artistes femmes, les artistes noirs, les artistes portoricains...Le Drawing Center embrasse un combat moins politique mais tout aussi nécessaire: encourager la création sur papier et exposer un aspect essentiel du procès de création, qui permet un rapport plus intime au travail de l'artiste que les monumentales peintures et installations.
Alors que beaucoup de lieux alternatifs ont disparu, le Drawing Center se tient toujours au 35 Wooster Street, dans SoHo. Il se divise en deux espaces qui se font face de part et d'autre de la rue. L'espace principal, au rez-de-chaussée d'un "cast-iron building", est blanc et spacieux. Il acueille pour quelques jours encore une exposition de dessins d'Alan Saret. La carrière de cet artiste américain a connu son apogée au début des années soixante-dix, alors que les grands musées et les galeries exposaient ses sculptures, abris souples de fils de fer, formes éthérés constituées de matériaux industriels et de cordes tressées, parmi les oeuvres dites post-minimalistes ou "anti-form" d'Eva Hesse, Robert Morris, Keith Sonnier. Puis, Alan Saret est parti en Inde pour trois années. La rétrospective consacrée à l'artiste à PS1 en 1990 et l'exposition du Drawing Center tentent de rattraper 25 ans d'oubli. Le Drawing Center choisit de montrer les dessins d'un artiste plus connu comme sculpteur. Mais les "gang drawings", réalisés depuis les années soixante-dix jusqu'à aujourd'hui, possèdent des affinités très fortes avec les sculptures et les projets architecturaux de l'artistes. Ce sont des formes abstraites, qui évoquent parfois quelque organisme vivant ou un projet d'autoroute, qui naissent de la répétition et de l'agrégation de traits multicolores. Le caractère incisif de chacun des traits mime la spontanéité, mais on devine pourtant beaucoup de concentration derrière chaque oeuvre. Les titres ésotériques (Inner Falls Ensoulment, 1970, par exemple) indiquent que l'artiste conçoit les formes artistiques comme l'expression d'un contenu métaphysique.
L'espace annexe est plus modeste. Y sont présentées en ce moment les collages de l'artiste berlinoise Kirstine Roepstorff. Ils mêlent des articles de journaux traitant de questions politiques à des signes de l'intime.

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