dimanche 17 février 2008

Le Studio Museum à Harlem

Le Studio Museum fut crée en 1968 par un consortium de conservateurs du Museum of Modern Art et de critiques de journaux spécialisés pour répondre aux protestations contre le manque de visibilité d'artistes noirs dans les grands musées. Il fut conçu non pas comme un satellite des grands musées mais comme une entité indépendante implantée dans Harlem, destinée à soutenir les artistes de la communauté noire grâce à un programme de résidence d'artiste, et à proposer un programmes susceptible d'intéresser les habitants du quartier. A son ouverture, il fut reproché au Studio Museum d'adopter un modèle calqué sur les établissements "blancs". Au fur et à mesure des années, le musée est devenu une institution tournée vers la recherche. La mission actuelle du musée s'exprime en ces termes "The Studio Museum in Harlem is the nexus for black artists locally, nationally, and internationally, and for work that has been inspired by black culture. It is a site for the dynamic exchange of ideas about art and society."
Le Studio Museum occupe ajourd'hui un espace à l'aspect très neuf sur la 125th st. L'entrée est entièrement vitrée et le design d'ensemble, moderne et sobre, offre un aspect qui contraste étrangement avec l'activité de la rue et l'atmosphère générale du quartier. Les rares visiteurs ne viennent pas en voisin. Ce sont plutôt des jeunes gens apparement habitués des expositions.
Pour cause de travaux de réaménagement, peu d'expositions sont en cours actuellement.
Dans l'entrée se trouve une oeuvre de Glenn Ligon qui monumentalise le poème de Mohammed Ali, "Me, we". L'installation reprend à son compte la signification du poème, qui lie indissociablement l'identité à la communauté. Mais les lettres en néon blanc qui clignotent sur fond noir soulignent la fragile existence de l'identité noire dans ses rapports avec la société blanche.
La galerie principale est dédiée à une exposition sur l'oeuvre de Kori Newkirk. Cet artiste noir crée des oeuvres très délicates à partir de matériaux modestes mais significatifs de la culture afro-américaine: des paniers de basket, des cheveux synthétiques, des perles pour cheveux. Deux paniers de basket tissés ensemble créent un long passage sans issu. Des tentures de perles et de rajouts fonctionnent comme des peintures murales où se découpent les silhouettes de figures noires au visage indistinct. L'artiste se met en scène dans des photographies où il cherche à mettre en évidence le contraste entre des éléments blancs - la neige par exemple - et sa nudité. Kori Newkirk utilise plusieurs stratégies qui soulignent les incertitudes de la beauté et de la culture noire.
La programmation est intéressante mais l'espace est petit et mal exploité. Il en résulte une impression d'inachevé qui je suppose est due aux travaux. En outre, autant le Museo del Barrio paraît fonctionner en harmonie avec la communauté latino de Spanish Harlem, autant le Studio Museum paraît un alien qui intéresse peu les passants de la 125th St.

1 commentaire:

Clémence a dit…

quand pars tu a philadelphie? Tempete de neig ok?