mardi 11 septembre 2007

Richard Serra, Sculpture: Forty Years


Je suis bien contente d'avoir vu in extremis la rétrospective de Richard Serra au Moma, qui s'est achevée hier, lundi 10 septembre 2007. Je n'avais jamais vu autant d'oeuvres de l'artiste réunies. Dans le Abby Aldrich Rockfeller Sculpture Garden, au RDC, sont présentées Intersection II (1992-93) et Torqued Ellipse IV (1998). Ce sont de hauts panneaux incurvés en acier qui fonctionnent comme des corridors que le visiteur traversent. Ces oeuvres, qui modifient notre perception de l'espace, témoignent de l'importance que Serra confère à l'inscription de la sculpture dans un lieu - la rouille qui les gagne est bien le signe de leur lien - physique et metaphysique - à l'environnement naturel. Au deuxième étage se trouvent trois nouvelles sculptures de Serra: Sequence, Band et Torqued Torus Inversion (2006). Elles sont constituées de panneaux en acier "weatherproof" couleur rouille, incurvés horizontalement et verticalement. Ils s'imbriquent les uns dans les autres au point de donner l'impression d'être une seule structure labyrinthique monumentale dans lequel le spectateur déambule et éventuellement se perd. La simplicité du motif, répétitif, évoque les constructions celtes dont les significations ne seront jamais établies. On sent que Serra s'est concentré sur des questions essentielles. Devant cette épure, le spectateur prend conscience de ce qui fait la sculpture: le matériau, l'inclinaison, le poids, la ligne...Le résultat est à la fois très évident et très pensé. Il est le fruit des nombreuses expérimentations menées par Serra dans les années soixante, à partir de matériaux tels que le plomb, le caoutchouc, l'acier et de concepts plastiques comme la courbe, le plan, l'épaisseur. Elles sont présentées au sixième étage du musée. Tour à tour, Serra roule, écrase, plie, brûle, range, penche, raccourcit. Ce faisant, il radicalise et renouvelle l'idée même de sculpture. Les oeuvres, qui ont tendance à s'étaler comme un flux, semblent un peu à l'étroit dans les espaces verticaux du Moma, qui s'insère tout juste entre les grattes-ciels de Midtown. On pourrait aussi imputer ce défaut d'espace à la foule, aussi dense dans le musée que dans les magasins voisins de la 5th Avenue!

3 commentaires:

Clémence a dit…

c'est le truc du gugenheim de Bilbao, non?

Camille Pène a dit…

oui peu ou prou

SicTic a dit…

Il y a aussi une belle sculpture de Richard Serra à La Défense, sortie Puteaux.